Karl der Große / Charlemagne 814 – 2014

Ein französisches Lied ehrte 1964 Karl den Großen, als wäre er ein richtiger Franzose gewesen. France Gall trällerte ihren Sacré Charlemagne und die Schüler des Landes trällerten mit, zum Entsetzen ihrer Geschichtslehrer, die wohl wussten, dass der Kaiser nicht "der Erfinder der Schule" gewesen ist. Und auch andere Lehrer hatten ihre liebe Mühe zu erklären, dass der Herrscher seinen angeblichen "Rauschebart" nur einem Übersetzungsfehler zu verdanken hatte (flori im Altfranzösischen hat nichts mit Blumen zu tun, es bezeichnete nur die Farbe Weiß). Und dass die Schulen jahrzehntelang den Namenstag des Kaisers (la Saint-Charlemagne ) am 28. Januar gefeiert haben, störte allenfalls nur diejenigen, die gelernt hatten, dass die Heiligsprechung Karls zwar auf Barbarossas Veranlassung durch einen Gegenpapst 1165 erfolgte, dass die Kirche aber 1176 nur die Verehrung als Seligen duldete. Sei’s drum! An dem Tag wurde in den Kantinen ja immer ein Gläschen Weißwein serviert ...
Der Schlager von France Gall hatte nicht die Ambition, die Geschichte neu, zu schreiben. Aber durch dieses Lied ist, zumindest in Frankreich, Karl der Große noch populärer geworden.
In Deutschland geht man heute mit dem Großen Karl anders um. Ein europäischer Preis trägt in Aachen seit 1950 seinen Namen, zur Ehrung des Gründervaters von Europa. In Verden/ Aller hat man allerdings den "Sachsenschlächter" nicht ganz vergessen und auch die Waffen- Grenadier-Division Charlemagne der SS, die im Nazi- Deutschland überwiegend aus französischen freiwilligen Kollaborateuren bestand, hinterlässt unliebsame Erinnerungen.
Das Dossier von Dokumente/Documents in dieser Ausgabe hat nicht den Anspruch, alle Legenden, Mythen, falsche Behauptungen und Vereinnahmungen zu korrigieren. Es soll die Leser einfach motivieren, sich mit einem wichtigen Kapitel der europäischen Geschichte zu beschäftigen.

Une chanson française rendait hommage en 1964 à Charlemagne, comme s'il avait été un vrai Français. France Gall fredonnait son Sacré Charlemagne et les élèves du pays fredonnaient avec elle, au grand désespoir des professeurs d'histoire qui savaient bien que l'empereur n'avait pas « inventé l’école ». Et d'autres enseignants avaient le plus grand mal à expliquer que le souverain ne devait sa prétendue « barbe fleurie » qu'à une erreur de traduction (flori en ancien français n'avait aucun rapport avec les fleurs, il désignait a couleur blanche). Et le fait que les écoles pendant des décennies ont fêté la Saint-Charlemagne le 28 janvier, ne gênait au pire que ceux qui avaient appris que la canonisation de Charlemagne avait certes été prononcée à l'instigation de l'empereur Barberousse par un antipape en 1165, mais  que l'Eglise en 1176 ne tolérait plus que la béatification. Peu importe ! Ce jour-là les cantines servaient un verre de vin blanc...
Le succès du tube de France Gall n’avait pas l'ambition de réécrire l'Histoire. Mais grâce à cette chanson, du moins en France, Charlemagne a gagné en popularité.
En Allemagne, le grand Karl est traité autrement. Un prix européen à Aix-la-Chapelle porte son nom depuis 1950, en l'honneur du père-fondateur de l'Europe. A Verden/Aller (dans le nord du pays) néanmoins le « boucher des Saxons »n'est pas tout à fait oublié et la Division Charlemagne
de grenadiers SS, composée dans l'Allemagne nazie de collaborateurs français bénévoles, laisse encore de bien sombres souvenirs.
Le dossier de Dokumente/Documents dans ce numéro ne cherche pas à corriger toutes les légendes, les mythes, les fausses affirmations et les récupérations. Il a pour vocation de motiver les lecteurs à s'intéresser à un chapitre important de l'histoire européenne.
Gérard Foussier