Documents 2/2007
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L'Europe en mouvement : Les 50 ans des trités de Rome

 

Les hasards du calendrier ont fait coïncider lecinquantième anniversaire de la signature desTraités de Rome avec la présidence allemande del'Union européenne. Deux événements quidominent l'actualité du premier semestre 2007en Allemagne, alors que la France, occupée, voireparalysée par la campagne électorale, n'est pas enmesure actuellement de relancer le processusconstitutionnel qu'elle a, avec les Néerlandais,freiné par référendum en 2005. L'Allemagne,consciente de cette paralysie française, conduitmalgré tout sa présidence européenne avecenthousiasme et pragmatisme.Cinquante ans – que de chemin parcourudepuis ce jour de mars 1957, où six États ontchoisi la voie de la coopération économique, àdéfaut de trouver celles de la coopération politique,militaire ou culturelle. Cinquante annéesde décisions historiques et de revers, d'espérancesmitigées et d'espoirs déçus, de débats plus oumoins fructueux. Ouvrir le dossier de l'Europeunie, c'est jeter bien sûr un regard sur le passé.Pour permettre de relire aujourd'hui ce qu'unCarlo Schmid écrivait dès 1949 dans les colonnesde cette revue, Documents a ouvert ses archives.Pour ce social-démocrate allemand né àPerpignan, le rapprochement franco-allemand nepouvait être que le fruit d'une organisation européenne.Et en relisant ce que le chancelierKonrad Adenauer déclarait avec pragmatisme àRome le 26 mars 1957, les « déclinologues » dece XXIe siècle naissant auront matière à méditer :pour le vieux chancelier en effet l'optimisme l'aemporté sur le pessimisme en 1957.Cinquante ans après l'initiative de six paysfondateurs, l'Europe des vingt-sept cherche unnouvel élan. Le dernier conseil européen àBruxelles les 8 et 9 mars aura montré, s'il enétait besoin, combien le vocabulaire a évolué enun demi-siècle. Énergie, environnement,réchauffement de la planète sont aujourd'hui lesvocables de l'Europe. Constitution également.Mais loin de se complaire dans la béatitude desrésultats acquis, d'aucuns s'inquiètent d'uneévolution, qui selon eux mettraient en péril ladémocratie parlementaire, comme l'affirme l'ancienprésident de la République fédérale RomanHerzog. Coïncidence : un homonyme français,Philippe Herzog, a publié l'an dernier un essaisur le même sujet et avec des arguments similaires.Une forme originale de débat franco-allemand,à laquelle Documents ne pouvait resterinsensible.L'Europe, ce ne sont pas seulement les gouvernementsqui signent et ratifient des traités,c'est aussi l'Europe sociale et le rôle de sa sociétécivile. Le colloque organisé au mois de février parB.I.L.D. et GÜZ à Paris sur l'intégration et l'égalitédes chances aura montré qu'il y a encorebeaucoup à faire dans ce domaine pour que l'ethnocentrismene domine pas les mentalités. Ilaura aussi démontré que beaucoup d'efforts sontmenés pour que l'intégration ne reste pas lettremorte et il faut que chacun ait le réflexe du « tousensemble » et non plus celui du « chacun poursoi ». Documents avait ouvert le dossier de l'intégrationpar la formation dans son dernier numérode 2006, le compte rendu du colloque permetdans ce numéro de compléter ce dossier par desanalyses sur le rôle essentiel des loisirs dans cesefforts pour l'intégration. Le dossier n'est pasclos pour autant.Comme pour l'Europe, l'environnement,l'énergie ou la sécurité, le thème de l'intégrationfait partie de ces questions épineuses, sur lesquelleschacun peut apporter sa solution, maisqui ne trouvera de panacée que si l'effort vient detous, des gouvernements comme des associations,du privé comme du public, des jeunescomme de leurs aînés. Tous ensemble donc. Unslogan ambitieux, formulé certes différemment,mais qui aura permis la signature en 1957 àRome des traités, ceux qui ont mis la constructionde l'Europe unie sur ses rails. Gérard Foussier

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Gérard Foussier
Editorial
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