Das Amt und die Vergangenheit

Autor/Hrsg Auteur/Editeur: Conze, Eckart; Frei, Norbert; Hayes, Peter; Zimmermann, Moshe
2010, Karl Blessing, Munich 2010, ISBN10: 3896674307

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Rezension / Compte rendu:
Des historiens contestés

Die Auseinandersetzung der Historiker nach der Veröffentlichung einer Studie über die deutschen Diplomaten im Dritten Reich.

Lorsque paraît fin octobre 2010 l’épais ouvrage sur le rôle du ministère des Affaires étrangères pendant pendant le Troisième Reich (voir Dokumente/Documents 1/2011), nombreux sont les premiers commentateurs qui rendent hommage au travail des historiens, sollicités d’ailleurs par Joschka Fischer en personne, lorsqu’il était chef de la diplomatie allemande en 2005. Mais l’ouvrage, « Das Amt », fait débat.
Un des chercheurs les plus renommés sur le national-socialisme, Richard J. Evans, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Cambridge, estime que les archives des Affaires étrangères ont été exploitées d’une façon extrêmement négative sans référence aux travaux précédents des chercheurs, notamment britanniques, sur le sujet. Il n’est pas le seul : en Allemagne même, le professeur Hans Mommsen avait formulé de sévères critiques dès la sortie du livre, dans lequel il relevait de graves erreurs. Dans le magazine « Der Spiegel », Johannes Hürter, de l’Institut d’histoire de Munich, avait considéré pour sa part de nombreux passages comme étant « sans fondement ». Et son collègue de Mayence, Sönke Neitzel, était allé jusqu’à parler de « pornographie historique ». Les critiques se feront de plus en plus virulentes après la lecture des 880 pages : manque de sérieux, superficiel, lacunes, sources ignorées, exagérations dans l’interprétation – « comme si le ministère avait été le moteur de l’holocauste », critique Richard J. Evans, qui précise avec fermeté : « Cela est faux ». Pour lui, ce moteur s’appelait Hitler. « Le ministère était une organisation criminelle », avait clamé l’historien Eckhart Conze (université de Marburg) à l’issue de son vaste travail mené dans les archives de 32 pays avec trois autres chercheurs. 
Citation reprise largement dans la presse et accompagnée la plupart du temps de commentaires élogieux sur l’impartialité d’une étude commandée pourtant par un ministre. D’aucuns se posaient la question de savoir dans quelle mesure un tel travail serait possible aujourd’hui, en France par exemple, sur le rôle de certains ministères pendant l’Occupation ou pendant la Guerre d’Algérie. 
Ces éloges sont passés la plupart du temps inaperçus au profit des chapitres les plus critiques – un déséquilibre notoire qui fausse l’image globale de l’enquête. 
Si de nombreux organes de presse ont vite trouvé les experts pour alimenter la critique, les chercheurs ne se sont pas contentés des colonnes des magazines et des journaux. Johannes Hürter n’a pas hésité, le premier, à publier son analyse sur 25 pages dans la très sérieuse revue « Vierteljahreshefte für Zeitgeschichte » (numéro 2/2011). Et de Grande-Bretagne, la critique acerbe de Richard J. Evans a été publiée dans la non moins sérieuse revue « Neue Politische Literatur » (numéro 2/2011). Ce qui peut apparaître comme un simple débat d’historiens a néanmoins des conséquences politiques. Car l’actuel ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, ébloui par les premières réactions positives fin octobre 2010, avait demandé la mise en place d’un groupe de travail, sous la direction d’un secrétaire d’Etat, pour revoir (et éventuellement corriger) toutes les brochures du ministère et des représentations diplomatiques à l’étranger consacrées au Troisième Reich. Gérard Foussier

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