Sigmaringen

Autor/Hrsg Auteur/Editeur: Assouline, Pierre
2013, Gallimard, Paris, ISBN10: 2070138852

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Ce livre a fait l'objet d'un compte rendu de lecture dans le numéro : Dokumente/Documents 4/2014 

Rezension / Compte rendu:
Une fiction inimaginable

Un roman dans un roman ? Oui, mais un roman noir à l'intérieur d'une fiction inimaginable pour le meilleur romancier. On se frotte les yeux ; cela a-t-il pu exister ? Comment Hitler – puisqu'il s'agit de lui personnellement – a-t-il pu proposer au gouvernement fantoche d'une France qui n'existait plus une sorte de prison dorée dans un château appartenant à une des plus grandes familles de l'aristocratie allemande – les Hohenzollern – que rien ne justifiait ? Une question se pose à laquelle les historiens n'ont jamais répondu, et ne répondront sans doute jamais : « Hitler voulait il garder ces hommes et ces femmes (plusieurs centaines tout de même plus les miliciens, sans compter les quelques milliers de Français qui avaient cru pouvoir ‘profiter’ d'une échappatoire) à sa merci pour mieux s'en défaire le moment venu ? » Ou bien voulait-il se réserver une petite chance de pouvoir (re)mettre en place une équipe qui lui aurait été totalement redevable au cas où les événements auraient finalement tourné en faveur du « grand Reich de 1000 ans » ? Quoi qu'il en soit, ce théâtre d'ombres a bel et bien existé, a « fonctionné » pendant 8 mois avec ses préséances, ses querelles « politiques », presque « grandeur nature » ! Quel étrange microcosme qui rassemblait des hommes et des femmes (ces dernières ne jouant dans la pièce que les seconds rôles) dont le seul lien, si l'on peut dire était la trahison plus ou moins consciente vis à vis de leur pays et la peur de ce qui risquait de leur arriver. On se distribue les « postes ministériels » alors qu'il n'y a strictement rien à administrer. On invite et on s'invite comme si les politesses étaient toujours utiles pour cimenter les relations. On « pond » des documents, des règlements, des circulaires qui n'aboutissent nulle part. On va même jusqu'à Berlin pour y faire des conférences que l'on peut imaginer surréalistes. Il faut le dire, le seul personnage de cette « fiction réelle » qui reste au dessus de la mêlée et de ses inénarrables mesquineries est le maréchal Pétain dont on peut penser qu'il assume tout, « en son âme et conscience » : Verdun, Franco, de Gaulle, Montoire, l'Etat français et « le don de sa personne ». On se demande si finalement il n'a pas été qu'une marionnette aux mains de manipulateurs plus intelligents que lui, et ceci pendant presque 30 ans ? Le lecteur en tout cas se laisse bien prendre à ce jeu compliqué que Pierre Assouline rend étonnamment vivant alors que ce n'est qu'un théâtre d'ombres. Et finalement on se demande ce que peuvent penser, avec le recul, les Hohenzollern de cette histoire dans l'Histoire, dans laquelle ils ont été impliqués sans en contrôler le contenu : une blessure, un souffle dans le vent de leur longue histoire ou la dernière scène des exécrables relations franco-allemandes qui devait déboucher sur une nouvelle ère ? C'est un peu cette dernière hypothèse que fait sienne Pierre Assouline et qui donne, finalement, un charme certain à son « roman ». (Voir également les comptes rendus d'autres ouvrages sur Sigmaringen dans Dokumente/Documents 4/2013.)
Nicolas Villeroy de Galhau

Fast wie im Roman
Pierre Assouline hat einen Roman über die Vichy-Regierung in Sigmaringen geschrieben, wohin sie 1944 auf Hitlers Befehl verbracht wurde – ins Schloss der Hohenzollern.
Red.

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