Documents 3/2008
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Visages de l'Union, l'Europe et ses alliances

 

A quelques semaines de la présidence françaisedu Conseil de l'Union européenne, Documentset Dokumente se devaient de consacrer le dossiercommun de cette édition à l'Europe. Plutôt quede se lancer dans des spéculations sur ce que laFrance peut faire ou pas avec ses 26 partenairesentre le 1er juillet et la fin de l'année 2008, lesdeux revues ont choisi de jeter tout d'abord unregard en arrière sur la présidence quel'Allemagne a assumée au cours du premiersemestre de 2007, alors que l'Union fêtait lescinquante ans des Traités de Rome. L'histoire dela Déclaration de Berlin, présentée par la chancelièreAngela Merkel le 25 mars 2007, est unexemple de langages et de concertations diplomatiques,sans lesquels l'Europe ne peut avancerdans la sérénité. L'hommage rendu par NicolasSarkozy à Angela Merkel lors de la remise duPrix Charlemagne à Aix-la-Chapelle le 1er maidernier s'inscrit dans la droite ligne de cettereconnaissance unanime de ténacité et d'habileté,sans qu'il ne gomme pour autant les commentairesparfois abusifs, mais toujours attentifsqui tendraient à prouver que le moteur francoallemand,s'il existe bel et bien, a parfois desratés lorsqu'on oublie de l'alimenter en carburantapproprié.Ce n'est pas nouveau : la récente parution dudeuxième tome du manuel d'histoire francoallemand,consacré à la période « très difficile »(dixit le groupe d'auteurs) de 1815 à 1945, traduit,s'il en était besoin, la nécessité d'analysersans préjugés l'histoire des deux pays, qui estaussi l'histoire de l'Europe.Mais de quelle Europe est-il question, lorsqu'onprononce son nom ? L'Europe des 27n'est qu'une des nombreuses formes de coexistencechoisies par les Européens pour travaillerensemble et faire en sorte que la société civilepuisse profiter d'une véritable Europe des relationshumaines. Et ces diverses conceptions del'Europe, réalisées en fonction de valeurs communes,ont une histoire et une philosophie parfoisdifférentes de celles de l'Union européenne.C'est vrai pour la politique de défense, à l'heureoù Paris envisage de réintégrer la structure militairede l'Organisation de l'Alliance atlantique(OTAN). C'est vrai aussi pour la politique spatiale,pour laquelle les 27 pays membres del'Union européenne se donnent pour la premièrefois avec le traité modifié de Lisbonne unecompétence que ni les Traités de Rome en 1957,ni le Traité de Nice en 2001 ne lui accordaient.Quel beau symbole d'ailleurs qu'au moment oùl'espace européen prenait forme, un Français etun Allemand séjournaient ensemble dans la stationspatiale internationale pour y installer unlaboratoire de recherche européen !L'Europe a besoin de symboles, tout autantque la relation franco-allemande qui craint plusque jamais que la routine, signe de succès indéniabledu dialogue entre les deux pays, ne fasseoublier l'importance de ce carburant franco-allemandpour la machine européenne. Ce n'est passans fierté que le Bureau International de Liaisonet de Documentation (B.I.L.D.) et la Gesellschaftfür übernationale Zusammenarbeit (GÜZ) ontsalué l'initiative de l'ambassadeur de France àBerlin de donner au Prix qu'il décerne depuistrois ans à une association franco-allemanded'Allemagne le nom de Joseph Rovan (1918-2004), ancien président du B.I.L.D. et grandefigure de la réconciliation franco-allemande. CePrix, qui met en valeur les efforts de la sociétécivile à l'échelle locale ou régionale, montre que siFrançais et Allemands sont en mesure de travaillerensemble dans l'espace ou de définir ensemble lesgrandes lignes de la sécurité et de la paix, ilconvient de rester les pieds sur terre. Et tous ceuxqui estiment que la construction européenne estencore trop lente pourront se consoler en constatantdans ce dossier qu'une autre Europe a du malà se mettre en place – celle des trains à grandevitesse. Un symbole ? Gérard Foussier

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Gérard Foussier
Editorial
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