Hommage a Joseph Rovan 1918-2004

« Joseph Rovan, historien, universitaire,écrivain et journaliste, est décédé, mardiaux environs de 18h30, alors qu’il nageaitdans le lac de Longayroux, commune deSaint-Christophe-les-Gorges, où il séjournaitdans une maison de famille, au lieu-dit“Chabus“. Agé de 86 ans, cet ancien chargéde mission aux cabinets d’EdmondMichelet, qu’il avait rencontré au camp deconcentration de Dachau, nageait lorsqu’ilaurait été pris d’un malaise. Un témoinaurait plongé pour le ramener sur la bergeet des personnes présentes auraient tentéde le ranimer. A l’arrivée des sapeurspompiersde Pleaux, un médecin n’a puque constater le décès. Les gendarmespleaudiens se sont également rendus surplace. » (Sébastien Besse, La Montagne,édition du Cantal, 29 juillet 2004)Né le 25 juillet 1918 à Munich, JosephRovan est décédé le 27 juillet 2004, deuxjours après son 87e anniversaire. La cérémoniefunéraire eut lieu le samedi 31 à 11heures en l’église de Saint-Christophe-les-Gorges. Une messe du souvenir fut organiséeà Paris en l’église Saint-François-Xavier, le 27 septembre, avec desinterventions de Messieurs JacquesDelors (ancien président de la Commissionde la Communauté européenne), AlfredGrosser (professeur émérite à l’Institutd’Études Politiques de Paris) et d’HelmutKohl (ancien chancelier de la Républiquefédérale d’Allemagne). Le Père JacquesSommet, SJ, camarade de la Résistancede Joseph Rovan et déporté avec lui aucamp de concentration de Dachau, concélébrales messes dans le Cantal et à Paris.Deux autres cérémonies ont rappelé lamémoire de Joseph Rovan. Ses amis parisienslui ont rendu un émouvant hommageà l’Institut Goethe, le 12 janvier 2005.L’association soeur du B.I.L.D., la Gesellschaftfür übernationale Zusammenarbeit(Bonn), présidée par Dr. Franz Schoser,organise un colloque franco-allemand àBerlin, le 14 juin, au cours duquel l’ancienchancelier Kohl évoquera son amitié pourJoseph Rovan et son rôle irremplaçabledans les relations franco-allemandes.Le présent numéro de Documents n’a d’autreambition que de rappeler l’émotion deses amis proches ou un peu plus lointains,après sa disparition si inattendue. N’ayantsollicité aucune contribution, la revue nefait que reproduire une partie des matériauxdont elle dispose pour éviter que l’oubline fasse rapidement son oeuvre. Lecélèbre article « L’Allemagne de nos mérites» est si souvent évoqué comme pointde départ de la coresponsabilité francoallemandeen Europe qu’il a semblé utilede le reproduire au début de ce numéro.L’article sur la réforme pénitentiaire illustreun des nombreux engagements de JosephRovan ; il est publié ici avec l’aimable autorisationdu quotidien Le Monde.Souhaitons que d’autres efforts seront faitspour mieux évaluer l’oeuvre de JosephRovan, un ami très présent qui nousmanque beaucoup.La belle étude de Nadine Willmann sur l’écrivain Günther Weisenborn montre, aprèsl’exemple de Joseph Rovan, une autreforme d’engagement dans la Résistanceet les rapports complexes après 1945entre la Résistance et la politique allemande. Henri Ménudier