Documents 4/2007
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Les syndicalisation en France recul : Comparaisons franco-allemandes

 

Le premier semestre « franco-allemand » de l'année2007 aura été, sans doute aucun, dominépar deux principaux événements politiques : laprésidence allemande de l'Union européenne etles élections présidentielles et législatives enFrance. Deux événements liés étroitement l'un àl'autre, tant il est vrai que l'Allemagne étaitattendue sur sa capacité à faire avancer l'Europeet la France sur sa capacité à la sortir de la paralysie.Sans préjuger de l'avenir, il est indéniableque deux personnalités sont sorties grandies dece calendrier, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy,car ils ont remis sur les rails une Europe enpanne depuis le référendum français de 2005. Lachancelière aura su s'imposer au sein de sa grandecoalition face à des sociaux-démocrates enmal de suffrages, du moins dans les sondages.Elle aura su mettre la protection du climat aucentre de la réunion de Berlin pour le cinquantièmeanniversaire des traités de Rome. Elle aurasu au G8 de Heiligendamm convaincre avecsourire Russes et Américains que l'heure n'étaitvraiment plus à la guerre froide. Elle aura sujouer des alliances pour sortir l'Europe de saparalysie au sommet de Bruxelles. Et très viteelle aura su trouver le ton juste avec son nouvelinterlocuteur de l'Élysée. Les premiers discourssont fort élogieux et les premières initiatives fortprometteuses. Tout n'est pas réglé pour autant.Sans vouloir rejoindre les esprits chagrins quidoutent par principe de la sincérité des discoursdu dimanche, il faut bien convenir que depuis lasignature du Traité de l'Élysée en 1963 les oragesont maintes fois grondé dans les coulisses dugouvernement (et des partis de l'opposition),lorsque Paris et Berlin (jadis Bonn) étalaient leurbelle amitié en public.Après les discours, les actes : la rentrée sera unbaromètre de la situation sociale dans les deuxpays. Les syndicats seront, en Allemagne commeen France, les principaux interlocuteurs de cesdeux gouvernements, qui ont placé leur actionsous le signe des réformes. Il était donc logiqued'ouvrir dans Documents un dossier sur les syndicats,sur ce qui les rapproche et les divise, sur lesstructures, les mécanismes et les sensibilités quirégissent les deux sociétés et sur la terminologiequi génère trop souvent l'incompréhension duvoisin : Mitbestimmung n'est pas forcémentcogestion, Streik n'est pas la même chose quegrève.En effet, on ne dira jamais assez combienl'enseignement de la langue allemande en Franceet de la langue française en Allemagne pourraitéviter, ou du moins limiter l'incompréhension.La volonté politique déclarée n'est pas toujourssuivie de faits au quotidien, pourtant quelquesinitiatives originales, réalisées le plus souventavec des moyens modestes, gagneraient à êtrenon seulement connues, mais aussi imitées.Celle du Centre culturel français de Essen n'estqu'un exemple parmi beaucoup d'autres, maiselle mériterait de faire école, tant il est vrai quele résultat illustre bien l'ampleur de la motivation: depuis plusieurs années, le Centre fait traduireen allemand et publier en Allemagne uneoeuvre littéraire française par de jeunesAllemands sous la conduite de leurs professeurs,et ce avec la garantie d'apprendre en toute impunitéles subtilités des erreurs d'interprétationcommises.Quel contraste avec la réalité quotidienne dela communication moderne : le nouveau langageque les jeunes ont simplifié par souci de rapiditéet d'adaptation aux nouvelles technologiesfavorise peut-être une forme de dialogue pourune certaine génération, mais il l'isole linguistiquementau moment même où les peuples fonttomber leurs frontières. Le phénomène de sociétéest le même en France et en Allemagne, maisparadoxalement cette simplification de langage(d'autres parleront d'outrage) rend la communicationdes jeunes de France et d'Allemagneimperméable aux échanges et au dialogue. Gérard Foussier

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Gérard Foussier
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